samedi 5 novembre 2016

Hommage aux femmes atteintes d'un cancer: Octobre Rose

A. a bien voulu se prêter au jeu de l’interview pour répondre à mes questions et témoigner à l'occasion d'Octobre Rose.


A, depuis combien de temps luttez- vous contre le cancer ?

2 ans

Quelle a été votre première réaction lors de cette annonce ?

D’abord, le choc intérieur avec quelques secondes de silence. Puis le médecin qui me demande si j’ai bien compris. Réaction physique où je n’entends pas sa voix mais que je vois juste bouger ses lèvres. Il répète la question. Je réponds "oui" avec un signe de la tête mais je n’arrive pas à parler. Un regard vers mon conjoint qui ne me regarde pas et qui baisse la tête. Puis cette force tranquille qui commence à prendre le dessus : mes premiers mots : "bon, eh bien voilà, c’est dit" 
Puis, " est-ce que je vais mourir ?"
Et pendant que le médecin commence à m’expliquer je ne sais quoi ... je ne l’écoute plus. Ma tête est partie loin et je me demande comment je vais l’annoncer à mes 3 enfants, mes parents, ma famille, mes amis. Phrase suivante : "il est hors de question que je perde mes cheveux !!! "
Après quelques minutes, environ 10 minutes, j’explose en pleurs….

Avez-vous songé à arrêter de travailler, de peur de ne pouvoir assumer votre charge de travail en plus de votre maladie ?

Non, jamais et je n’ai à ce jour jamais été arrêté si ce n’est quelques heures d’absences ponctuelles pour des rendez-vous médicaux. La radiothérapie s’est faite le soir après le travail ainsi que la curithérapie.

Cette maladie a-t-elle eu des conséquences sur votre vie de femme ?

Non, elle n’a eu aucune incidence sur ma vie de femme (plan sexuel) mais un impact psychologique important plusieurs mois après l’annonce.

Vous, qui êtes dans la profession de la coiffure, perdre vos cheveux, est-ce une angoisse ?

Oui c’était une angoisse perpétuelle jusqu’à ce que l’on me dise que je n’aurais pas de chimiothérapie.

Quels conseils pouvez-vous nous transmettre ?

Je crois que tous les conseils du monde ne serviraient pas. Je crois que vivre cette épreuve est tellement personnel et unique à chacun qu’il faut juste se baser sur l’instant présent et garder le moral pour ne pas craquer.

Où puisez-vous vos forces pour avancer ?

Dans la confiance en la médecine et en ma force personnelle. J’ai un caractère fort et je n’ai pas voulu montrer mes angoisses à ceux que j’aime. Malheureusement, d’être trop forte m’a desservie puisqu’à la longue, je ne me suis pas sentie soutenue. 

Comment envisagez-vous l’avenir ? Quelles seraient vos envies ?

Aujourd’hui, je ne suis pas considérée comme étant en rémission mais je me sens bien et encore plus forte car je dis tous les jours : « tu l’as fait, tu as tenu » !!! 
Mon avenir est positif et je relativise aujourd’hui beaucoup sur les petits soucis de la vie.


Merci à A. pour cette interview pleine de vérité et tellement touchante!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire